Une mise en perspective du « culte du cargo »
Le « culte du cargo » ou « cargo cult » en anglais, est un culte né de la rencontre entre des indigènes du Vanuatu dans les Nouvelles Hébrides en Mélanésie et des militaires états-uniens pendant la seconde guerre mondiale.
Pendant cette guerre des militaires états-uniens occupaient donc cette île qu’ils utilisaient comme base avancée pour se projeter à terme sur le Japon. Ils avaient installé une piste pour leurs avions et ils étaient périodiquement ravitaillés par un cargo.
Les indigènes présents sur cette île n’avaient jamais vu d’Hommes blancs, qu’ils assimilaient à de quasi-dieux, du fait qu’ils étaient confrontés à des choses qui leurs paraissaient incompréhensibles.
Ces soldats américains distribuaient à ces indigènes de nouvelles nourritures, boissons et sucreries. L’un de ces soldats nommé John Frum noua des contacts plus soutenus avec la population indigène et périodiquement un cargo arrivait qui apportait le précieux ravitaillement.
Alors que les soldats défilaient au garde à vous chaque matin devant leur drapeau qu’ils érigeaient sur un mât, tout en portant leurs fusils sur leurs épaules, ces indigènes assimilaient ces actes à un rituel destiné à provoquer le retour du cargo.
John Frum qui s’en aperçu profita de la situation et apprit à ces indigènes à marcher au garde à vous, en formation et il fit confectionner à ces derniers des simulacres de fusils en bois. On pense que Frum alla même jusqu’à initier un groupe d’indigènes à la montée des couleurs.
Après quelques mois le conflit se déplaça vers le Japon et cette île perdit de son intérêt stratégique, elle fut donc abandonnée par ces soldats états-uniens qui remportaient avec eux leurs matériels.
Quelques années plus tard des ethnologues découvraient sur cette île les traces laissées par l’occupation de ces soldats états-uniens. Les indigènes continuaient à défiler en rang leurs fusils en bois sur leurs épaules et ils continuaient d’assister à la levée des couleurs sur le mât resté en place, tout en lançant des prières à l’attention de John Frum pour que ce dernier où qu’il puisse se trouver revienne avec le cargo et ses délicieuses cargaisons. Une copie d’un avion en bois fut même réalisée.
Lorsqu’il se produit une rencontre entre des civilisations ou des ethnies terrestres en dyschronie d’évolution temporelle les unes par rapport aux autres, c’est un grand classique qu’il puisse se produire ce type de culte ou de glissement culturel.
Un autre exemple est connu avec les frères Lehay, des chercheurs d’or australiens qui furent les premiers à pénétrer en Papouasie Nouvelle-Guinée. Lorsqu’ils rencontraient pour la première fois les autochtones de ces territoires, qui étaient coupés du reste de la population côtière par de vastes chaînes de montagnes et qui vivaient encore à l’âge de pierre, ces derniers prirent ces mêmes australiens, des Hommes blancs, pour les fantômes de leurs ancêtres. Cette rencontre fut filmée et racontée par Connolly et Anderson dans leur livre Premier contact.
Les comportements de ces explorateurs australiens étaient interprétés par ces autochtones comme étant autant de gestes magiques. Lorsqu’ils enroulaient et déroulaient leurs ceintures autour de leurs tailles, ces autochtones pensaient qu’ils enroulaient de longs sexes autour de leurs corps. Ces autochtones pensaient que la nuit ces explorateurs s’éclairaient dans leurs tentes avec des morceaux de lune enfermés dans leurs lampes. Face à leurs armes à feu ces autochtones y voyaient des bâtons qui crachaient du feu et qui pouvaient tuer Hommes et animaux ou créer des blessures sans qu’aucune flèche ne soit visible pour produire ces effets.
Pour garantir leur tranquillité ces visiteurs australiens pratiquaient une mystification, en apportant un phonographe et une poupée en plastique qui ressemblait à un bébé, qui fut vénérée par ces mêmes papous. Pour ces derniers les coquillages « kinas » venant de la côte étaient très rares, ils avaient une grande valeur et ils faisaient fonction de monnaie, aussi ces australiens en apportaient par caisses entières pour s’assurer tous les privilèges parmi ces autochtones. Lorsque ces explorateurs se livraient à la recherche de l’or dans les rivières, ces autochtones croyaient qu’ils recherchaient les ossements de leurs ancêtres.
Après l’arrivé d’un avion qui plongea les autochtones dans une profonde terreur, l’un des frères Lehay décida d’emmener avec lui dans cet avion un jeune papou à destination de Port Moresby. Le jeune indigène une fois sur place croyait que les mouvements de l’océan qu’il voyait pour la première fois étaient des gestes destinés à le capturer, ce qui le fit reculer de crainte. Il ne comprit pas réellement ce qu’il découvrait, mais il tenait à ramener un des poils de la crinière d’un cheval qu’il décrivait à son retour comme étant un gigantesque cochon..
Ces documentaires nous renseignent ainsi sur les quiproquos qui peuvent advenir lors d’une rencontre entre des civilisations et des ethnies distantes de plusieurs milliers d’années d’évolution.
Quelle mise en perspective exopolitique du « culte du cargo » ?
Si nous postulons l’existence de formes de vies intelligentes et la faisabilité du voyage interstellaire dans des temps raisonnables ne dépassant pas la durée de la vie humaine sur terre, une rencontre avec des extraterrestres ne serait elle pas susceptible d’induire de nouveaux « cultes du cargo » ?
Nous reviendrons sur les éléments de sciences qui permettent d’envisager la faisabilité du voyage interstellaire, notamment les travaux de l’éminent physicien Jean-pierre Petit publiés dans les plus prestigieuses revues scientifiques mondiales à comité de lecture (une liste non exhaustive de ces publications : « a paradigm shift » et sur la base de données du CNRS) et nous reviendrons sur les éléments factuels qui peuvent nous laisser accroire à la réalité d’une présence extraterrestre sur terre (notamment le rapport du Pentagone au Sénat des U.S.A. sur les U.A.P. du 25 juin 2021 et à plus forte raison sa version classifiée), mais dans cet article je vais me limiter à rechercher d’éventuels cultes qui pourraient être l’indice de rencontres ou d’influences avec des extraterrestres, pour la même raison que les ethnologues qui visitaient cette île du Vanuatu pouvaient par le « culte du cargo » qu’ils découvraient, en déduire une rencontre avec une civilisation plus technologiquement avancée.
La « danse du soleil » et le dit « miracle de Fatima »
Le 13 octobre 1917 à Fatima au Portugal se produisit un évènement rare, inexpliqué, observé dans le ciel par des milliers de témoins et photographié par des journalistes. Ce jour là le soleil exécuta « une danse » en présence de 70 000 personnes.
L’église catholique reconnue ce fait comme un miracle et l’associa à une série de supposée apparitions de la Vierge Marie à trois jeunes bergers qui supposément livraient des secrets sur le devenir de l’humanité et une éventuelle fin du monde.
Un culte et une adoration sont nés de ces observations, à l’initiative des témoins tout d’abord, puis à l’initiative de l’église catholique.
Le contre-amiral français Gilles Pinon propose lui une analyse matérialiste de ces faits et propose sa conclusion que cette « danse du soleil » aurait été le produit d’une technologie extraterrestre.
Ne pourrions-nous pas ainsi être en présence par cette « danse du soleil » et ce « miracle de Fatima », d’un nouveau « culte du cargo » ?
« La Presse Galactique », un nouveau « culte du cargo » ?
« La Presse Galactique » est un groupe composé de doux rêveurs, de doux dingues, d’amoureux de la vie et des mystères, ainsi que de gourous. Ces gens font plus ou moins commerce de leurs croyances et le nombre de leurs fidèles vient en partie justifier pour eux la validité de leurs croyances. Ils prétendent pour certains notamment pouvoir guérir les maladies par des effets surnaturels et magiques, bien que la factualité de tels prodiges soit très contestable.
Cela est une présentation méliorative de ce groupe, mais tout n’est peut-être pas à récuser chez ces individus.
Ces derniers pour la plupart, sont, nous pouvons le croire, plutôt sincères dans leur démarche, le but est moins de manipuler ou de faire de l’argent avec leurs croyances, que de vivre et de faire vivre leur foi qui est authentique, nous pouvons là encore le croire.
Aussi, il est très difficile de faire la part des choses lorsque ces individus relatent des rencontres avec des extraterrestres, des observations d’OVNI ou d’autres phénomènes susceptibles d’intéresser les sciences ou les parasciences, car ces mêmes individus enfermés dans leurs propres croyances ou dans une douce folie ne sont plus ou pas eux-mêmes capables de faire la part des choses à l’égard de ce dont ils prétendent témoigner.
Néanmoins certains cas parmi ce groupe peuvent nous interpeler, la dénommée lulumineuse notamment, Lucile Houssin de son vrai nom. Son cas est atypique. Certes, elle est doucement folle, certes, c’est ce qu’on peut nommer une prédicatrice ou même un gourou à bien des égards, mais est-ce pour autant que tout son témoignage est scientifiquement inexploitable ou dénué d’intérêt ? Lorsqu’elle relate par exemple que les appareils électriques de son domicile se mettaient à tous s’allumer en même temps au point qu’elle et sa famille devaient quitter les lieux au cours d’un orage ou encore lorsqu’elle relate des observations d’OVNI concomitamment avec d’autres témoins, cela ne peut-il pas intéresser les sciences ?
Mon intime conviction, forgée par ma propre relation avec ces gens, est que ces derniers, notamment lulumineuse, pourraient bien être confrontés à des phénomènes rares, inexpliqués, susceptibles d’advenir dans des conditions difficilement reproductibles ou non reproductibles, susceptibles d’intéresser les sciences, mais que malheureusement comme pour le « culte du cargo », ces phénomènes sont déifiés par ces mêmes croyants, ce qui rend la validation de ces hypothèses encore plus abstraite.
L’interaction entre ces éventuels phénomènes et les croyances qui y sont associées, rend l’étude de ces mêmes potentiels phénomènes, encore plus difficile.
Ainsi, lorsque lulumineuse observe un OVNI, qui peut être matériel s’il n’est pas le produit de son imagination, elle prétend avoir rencontré une manifestation de « ses guides » surnaturels et lorsque les appareils électriques de son domicile se mettaient selon elle et les autres témoins, à s’allumer sans raison, elle est convaincue d’avoir été sollicitée par des « fantômes ». L’hypothèse technologique associée à de tels phénomènes s’ils s’avéraient réels, n’est par elle pas même envisageable.
Les membres de « La Presse Galactique » pour gentiment fous et gourous qu’ils soient, ne pourraient-ils pas ainsi être en plein « culte du cargo », dans l’hypothèse qu’une petite partie des phénomènes rares et inexpliqués qu’ils relatent puissent être physiquement réels ?
Dans cette perspective l’enseignement de ces prédicateurs dans les écoles publiques ou privées, dans les bibliothèques et dans les magazines grand public ou dans les médias, ne pourrait-il pas aboutir à une forme plus large d’un « culte du cargo » à l’égard de potentiels phénomènes susceptibles d’intéresser les sciences, les parasciences et éventuellement aussi l’exobiologie ?
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